J’en ai gros sur la conscience, il faut que je me confesse. Votre mission, si toutefois vous l'acceptez, sera d’être le directeur de ma conscience.
Il y a eu du mouvement sur la rue cette année, avec deux nouvelles familles qui se sont établies de l’autre côté de chez moi. Ça me fait toujours une petite frayeur. Peur que la rue ne soit plus aussi tranquille. Peur de l’inconnu aussi, je dois dire.
Puis, au début du printemps, notre voisin immédiat mettait sa maison en vente.
Quelques personnes sont venues visiter la demeure. Dont un couple avec deux gamins en bas âge. Deux gamins assez agités, si j’en crois ce que mes yeux n’ont pas appréciés et ce que mes oreilles n’ont pas aimées entendre. En fait, pour tout dire, c'était deux morveux.
Ouais, deux morveux!
Tellement, que les pauvres parents avaient l'air d'être zombifiés. Savez, deux petits garçons qui grimpent sur les clôtures et qui au passage, arrachent quelques roses de la plante-bande?!
Roses dont je jalouse la réussite de ma voisine.
Ils ont même osé faire une grimace à mon chien.
Mauvaise idée!
Si j'avais aimé la glace au chocolat, je serai entrée en coup de vent dans la maison, ressortie en savourant un cornet, en prenant bien soin de jubiler bruyamment de plaisir ! Mais puisque je n'aime pas, je me suis contentée de leur tirer la langue!
Ça leur apprendra à maltraiter les fleurs et à se moquer de mon chien!
Bref, en méchante-méchante fille que je suis, j’ai fais le souhait que la famille tintamarre n’achète pas la maison. C’est laid, je sais. Mais je tiens à ma tranquillité. Surtout lorsque celle-ci inclue un mur mitoyen.
Puis, le voisin m’apprend que ça sera justement (la vie peut se montrer parfois tellement salope) le couple avec les deux p’tits frères tumulte, qui seront preneurs.
Alors, je demande à la vie de ne pas me faire ça. Mais, je ne lui parle pas doucement à la Vie, je m’en fou qu’elle puisse se montrer sensible, la Vie. Je prends une voix intérieure très exigeante « fais pas ta pute, que je lui dis. » C’est un ordre. Elle ne peut que m’entendre et se plier à mes exigences.
Entre-temps, promesse d’achat signée en main, le voisin fait l’achat d’une nouvelle demeure. Je continue à m’informer de ses démarches moins par réel intérêt que par dépit. Je freak un tantinet. Je me réveille la nuit avec des envies de barricader ma cour et de remplir les espaces de la clôture avec de la laine isolante.
Puis, vint un jour ou le voisin m’apprend que le ciel lui est tombé sur la tête. La famille tintamarre a eu un problème de financement, ils sont contraints d’annuler l'offre d’achat. Sauf que le voisin, lui, il est maintenant prit avec deux hypothèques, il se retrouve dans une grosse merde bouillonnante. Il patauge et il s'engouffre, le pauvre.
Un peu plus tard, il me confie, la voix éteinte et le regard un peu fou, qu’il est persuadé qu’une malédiction a été lancée contre sa maison. Il y a plusieurs visites, mais d’aucun ne se montre intéressé. Je dois dire qu’à ce moment là, j’ai eu un pincement au cœur.
Un pincement de culpabilité, probablement!
J’avais pourtant autorisé la Vie à m’en emmener des nouveaux voisins. Seulement, je priorisais les vieux garçons et les couples de personne âgées…
Trop mal à l’aise, ce matin, j’ai donné un peu de lousse à mes exigences. Un couple de sourds-muets-fertiles seraient également les bienvenus.
La pancarte trône toujours sur le bord de la rue.
Un écriteau vient d’y être ajouté. On peut y lire « Prix révisé »
Et tout ça par ma faute!
vendredi 1 août 2008
C'est ma faute
Publié par Mia De sa niche 14:53
Libellés : Ma vie, mes gens., mon monde.
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2 traces de pattes:
Hihihihihihi!! J'adore ton histoire!
J'ai d'ailleurs fais le même coup y'a pas si longtemps, et oui, j'ai gagné!
Vive la mauvaise conscience pour la tranquilité (tout de même rare quand on habite sur Pie IX) ;-)
Mon p'tit moi-cybile-aux-douze-personnalités:
Cette histoire est ( presque) vraie. Je n'ai pas tirer la langue aux p'tits monstres, mais j'y ai penser très fort ( techniquement, puisque c'est l'intention qui compte, je suis coupable :)
J'habite plus dans l'est que toi...mais c'est vraiment tranquille, toutefois :O)
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