Mère-cure

Charlatan. Commode. Habitude. Circonstance. Âme. Odeur. Karma. Carte d’affaire. Spécialité
Redondant. Bleu. Café. Chèque. Victoire. Lâcher-prise. Possibilité. Aventure. Sac. Brosse à dent.
Steak. Bougie. Vélo. Cartable. Soleil. Imprimante.


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Je porte encore son ODEUR sur moi. Il flotte tout autour, embaumant la pièce d’un parfum défendu. Ce n’est pourtant pas dans mes HABITUDES de flâner au lit alors que le SOLEIL n’est pas encore couché. Les CIRCONSTANCES sont inhabituelles, je ne favorise généralement pas le LÂCHER-PRISE, ni le laisser-aller.

Tout a commencé ce matin, alors que nous discutions près de la machine à CAFÉ. Je me confiais sur mon inaptitude à l’abandon, sur mon paradoxal besoin D’AVENTURE. J’ai parlé de ma peur des hommes et des CHARLATANS. Une collègue m’a raconté son histoire personnelle. Ses craintes, ses appréhensions, et le tremblement intérieur qu’aura créée cette rencontre particulière. Elle s’est dirigée vers le babillard situé tout près de L’IMPRIMANTE. Celui même ou le comité des loisirs affiche les activités mensuelles, celui que nous ne consultons jamais. Elle m’a ramené une CARTE D’AFFAIRE toute simple. Un nom et un numéro de téléphone. Rien d’autre qu’un peu d’encre BLEUE. L’homme était discret et cela me convenait parfaitement. Sa SPÉCIALITÉ n’était même pas mentionnée.

Je me retrouve donc au lit, dans un lit inconnu, d’un endroit que je fréquente pour la première fois. Je me sens si bien, une langueur m’habite et mon corps soupire de s’approprier cette VICTOIRE énergétique. L'instant n'est pas propice à la vague à l'ÂME ou à la mélancolie. J'implose de bien-être. Carlo sait bien s’y prendre, aucun doute là-dessus! Le montant inscrit sur le CHÈQUE que je lui ai remis n'est pas exagéré!

Le son REDONDANT de la climatisation m’apaise. J’ai sommeil, mais pourtant, je n’ai guère la POSSIBILITÉ de traîner plus longuement au lit. Il faut que je me secoue, que je me sorte de cet état de stupeur. Je m’étire, j’attrape mon SAC à main dans lequel j’ai glissé une BROSSE À DENT toute neuve. En chemin vers la salle de bain, je m’approche de la COMMODE sur laquelle une BOUGIE termine lentement de se consumer. Je décide de ne pas éteindre la flamme.

J’ai faim maintenant. Envie de STEAK et de vin rouge. Je ressens un appétit que je ne reconnais pas. Je conserverai la carte d’affaire de Carlo dans mon CARTABLE à souvenirs. Je le rappellerai sans aucun doute. Mon mari ne connaît pas tous mes secrets.

Je ne suis pas une princesse, ni une aventurière. Je dois aller retrouver ma famille avant que celle-ci ne s’inquiète. Et puis, il y a le souper à préparer et la partie de soccer de junior. La première partie de l'été! Toute une saison à me transporter au parc, alors que je déteste m’asseoir sur ces estrades chambranlantes, à proximité des cris de la foule et des autres parents qui auront envie d’échanger sur des sujets qui ne m’intéresseront pas. Forcément, Pierre insistera pour qu’ensemble, nous allions encourager le petit, et bien sûr, je ne trouverai pas d’excuses valables pour me sauver de cette corvée. Non. Je ne suis pas une princesse, ni une aventurière. J’ai le KARMA d’une femme moderne qui court entre le travail et les responsabilités. Je suis une femme responsable.

J’enfourche mon VÉLO et je dépale à tout allure, sans jeter le moindre regard derrière moi. Sans ressentir le moindre remords pour l’argent dépensé.

Ces instants de douceur devraient être entièrement remboursés par l’employeur. Je me sens pleine de vitalité. Prête à gérer de nouveaux dossiers et à faire exploser les ventes.

Prête à reprendre ma vie.