Doux Printemps

J’aime que le printemps fasse apparaître un sourire sur les lèvres des inconnus. Les coins des yeux s’étirent, les fronts se dérident, la douceur repeint les plissures, les stigmates, vestiges de l’hiver. Partout, sur la rue, c’est la distraction, les regards s’égarent, les démarches sont fières. Les rires fusent plus loin, les talons claquent plus fort, la fonte des neiges délivre de l’isolement.

La grisaille et la noirceur prennent leurs envols, s’étiolent. Les couleurs vives font leurs retours, renaissance d’estampilles enluminées. Les terrasses rouvrent, les amitiés prennent leurs relances, le temps passe à une autre cadence. Le jour faisant place à la soirée, sans que les âmes ne courent s’égarer, dans la claustration de leurs adresses respectives.

La ville se réveille, vibrante, abondante, se liant au rythme des réjouissances, qui se multiplient. Des gens partout, corrompant de leurs allégresses, la vague à l’âme et la tristesse, des jours gris et enneigés.

Lumineuse, opulente, manifestée, la joie de vivre renaît.