jeudi 7 février 2008

Lettre à Lena

Je t’écris cette lettre en fredonnant une berceuse, essayant d’apporter à ces mots une portée de douceur.

Bébé Léna, dans moins d’un mois, tu verras le jour. Tu sortiras du ventre de ta mère pour apprendre ce qu’est la vie. Et qu’elle vie, ça sera! Des joies, des peines, des millions de rires, quelques larmes versées ici et là et beaucoup de constructions de souvenirs.

La Vie t’a bien gâtée, tu apprivoiseras une chouette famille! Tes parents, ça fait 20 ans que je les connais, et je peux attester que je les ais choisis avec mon coeur, parce qu’ils sont de vraies bonnes personnes, avec de grandes qualités. Même lorsqu’ils te disputeront, ils le feront avec tout leur amour, afin que tu grandisses la tête fière et le dos droit. Ce que je ne supporte pas, c’est qu’ils vous aient fabriqués, toi et tes frères, chez toi, là-bas en Bretagne. Si loin, si loin de moi!

C’est en ayant la vue encore embrouillée que tu feras tes premiers contacts dans ce monde, puis, peu à peu tu découvriras ce qui t’entoure. Du haut des bras de tes parents, de ceux de tes frères, tu auras une perspective réconfortante, jamais de vraies misères!

Tu iras un peu au sol, apprendras à t’asseoir et ramper. Le plancher sera ta nouvelle frontière, tout un monde de nouveautés! Tu te traîneras sur les genoux, ce qui permettra enfin de te déplacer, tu apprendras l’autonomie ce qui t’entraîneras vers de nouvelles bêtises. Lorsque tu sauras enfin marcher, tu apprendras que tout ce qui est à ta hauteur n’est pas nécessairement pour ton usage. Tout ce qui aura de beaux boutons brillants, ne t’appartiendras pas. De ces interdictions, il y en aura partout, dans toutes les pièces de la maison. Surtout dans les tiroirs de la commode de tes parents!

Tu iras chez la nourrice, elle sera douce et gentille, mais ses bisous n’auront pas le pouvoir de te guérir comme savent le faire ceux de ta maman. Tu te feras des copains, il y en aura pour te piquer ta pelle et ton sceau. Ne prends pas ses assauts personnels, ils ne voudront pas vraiment te faire du mal! Ils chercheront simplement à te piquer tes trucs, parce que la pelle du voisin, elle semble toujours plus fantastique!

À l’école, tu découvriras qu’après les chicanes, il y a les réconciliations, que les querelles avec tes frères t'auront servies finalement, car tu sauras déjà, que même meurtrie on trouve la force de pardonner! Tu découvriras que les récrés, c’est bien plus amusant que les maths, et tu t’amuseras à faire des bêtises pour faire rire les camarades! Un jour, comme ça, sans te prévenir, les garçons ne voudront plus être amis avec toi, ils diront que les filles ne sont pas intéressantes. Saches qu’ils ne le penseront pas vraiment!

Ensuite, plus ils te trouveront gentille et jolie plus ils auront envie de te tirer les nattes! Ils pinceront l’élastique de ton soutif et auront l’impression de te faire un traitement royal!

Puis, il y a ces histoires d’amitiés qui ne le sont pas vraiment et qui se terminent en trahisons. Il y aura des filles pour avoir envie de te piquer ton petit copain, celles avec qui tu auras envie de faire parler tes poings. Se venger dans des bagarres, ça ne peut te mener loin, alors cultive ton intelligence, ça te vaudra du respect.

Il y aura la puberté, ses montées d’hormones, l’acné, le cycle menstruel et les maux de ventre qui y sont associés. Il y aura les grands tourments, cette envie que tu auras de t’affirmer, de te démarquer. Profites-en pour la brasser cette vie, qu’elle sache qui tu es! Il faudra que tu oses, que tu fonces, que tu te démarques.

Il y aura ce premier vrai amour. Ces papillons qui s’empareront de ton ventre. Ton cœur qui explosera de milles feux. Cette première peine aussi. Tu auras l'impression d'imploser de chagrin, puis, tu découvriras que tel le phénix, avec le temps, tu peux te relever. Et, si t’es comme ta mère, tu seras prête à en faire des trucs et des choses pour le construire ton bonheur!

Je ne sais pas tout ce qu’il y a, à savoir. Mais, je sais qu’au bout du compte, tout ce qui importe, c’est de pouvoir compter sur des gens qui nous aiment, des gens en qui il est possible d'avoir entièrement confiance.

Et si jamais, t’as besoin, Léna, n'hésites pas. Saches que je serai là.

Tata Isa,
qui t’embrasse tout pleins

Ps; Il y a de vagues projets qui s’installent, il y a possibilité que je puisse te serrer contre mon cœur durant le courant de l’été. Si tu savais comme je le souhaite!

6 traces de pattes:

Anonyme a dit…

Aaah..quelle belle lettre..j'en ai écris une semblable à ma nièce aussi à sa naissance! :)

Mia a dit…

Mici:O) C'est ma nièce-dans-mon-coeur; de la sorte des familles qu'ont se créees soi-même!

Anonyme a dit…

Superbe.... Merci de nous avoir donné envie de rennaître!

xoxox

Mia a dit…

P'tit moi: je crois qu'il faut être follement amoureux de la vie pour avoir envie d'en faire cadeau, parce que c'est vrai qu'il y a des bouttes difficiles! Mais une nouvelle vie, c'est aussi, tellement pleins de possibilités..

Ah..*soupir* Mon utérus le sait qu'il est encore en âge d'en fabriquer des bébés..et il se déchaîne!!

Élève solitaire a dit…

La plus belle lettre que j'ai lu de ma vie! Tu lui montre le vrai sens de la vie avec la petite phrase réconfortente qui vien après.

Elle a beaucoup de chance cette petite de t'avoir comme tante!

xoxoxoxoxox

Mia a dit…

Élève solitaire; toi et tes commentaires toujours si gentils; hé que t'es fin :O)

Merci!
xxx