curiosité assumée

En route vers le boulot, alors que nous traversons la ville, il est plutôt rare que je sois bavarde. Chaton (alias l’homme de ma maison) écoute les lignes ouvertes à la radio et moi, je rêvasse. J’ai une fascination pour les grandes rues bordées de maisons.

Attraper un petit bout de vie. Voir une gamine danser, tourbillonnante, les bras levés. Plus loin, un homme est penché au dessus d’une table à café, il discute avec quelqu’un que je n’ai pas le temps d'apercevoir. Pas grave, je lui invente une vie, une famille. Une épouse.

Il arrive que je jalouse; les grandes maisons dans Outremont et Côte Des Neiges, avec ces bibliothèques gigantesques qui prennent l’espace de tout un mur du salon. Ces quartiers où il existe encore de ces petits commerces; des boulangeries qui avoisinent le marchand de poissons.

Puis, j'attrape l’ancienne réalité de ma vie : Le sacré Plateau, avec ses rues minuscules, ses sens uniques, ses interdictions de stationnement, mais aussi ses grands parcs, ses gens jeunes, ses nouvelles familles.
Ou encore, Villeray avec ces balcons qui exposent encore fièrement des pancartes du PQ.

J’aime les balades en voiture qui m’emmènent loin des autoroutes et des grands chemins. J’aime prendre le temps de regarder vivre ces inconnus que je ne croiserai probablement jamais plus. Chacune des fenêtres que je découvre me révèle un bout de vie. Une seconde, parfois trois, d’intimité.
J’aime me balader dans les quartiers résidentiels, mais on devrait y bannir les rideaux, ils forment des mètres d’infinis frustrations à ma curiosité!