lundi 28 juillet 2008

Vide de sens

Il arrive, lorsqu’on discute avec quelqu’un de gravement malade que les banalités d’usage prennent un tour biscornu…

Son monde extérieur se résume à des grillages dans une fenêtre et peut-être, en forçant un peu, à un bout de parking. Celui des visiteurs.
Je me sens donc incapable de discuter de mes préparatifs pour le prochain séjour à NYC. Je me sens incapale de faire comme si la vie continuait. La sienne de vie, elle le quitte. C'est indéniable.

Alors que la soupe aux nouilles d’hôpital ressemble à un bol d’eau tiède dans lequel trempent 4-5 nouilles trop cuites, discourir de mes tomates mûres et de mes virées à la boucherie du marché Jean-Talon, ça pourrait ressembler à un manque de sensibilité et de considération envers lui.

Lorsqu’il y a urgence de parler de vraies choses, il y a des sujets qu’il vaut mieux taire… Comme pleurnicher à cause de la météo. Gueuler contre la pelouse qui pousse trop vite. Se plaindre du prix de l’essence.

Ou demander « comment ça va? »
Sans être prêt à recevoir une vraie réponse….

4 traces de pattes:

Anonyme a dit…

Touchant ce texte.....

Pourquoi donc sentons-nous ce besoin de rendre les vraies choses taboues? Je ne l'ai jamais compris, même si, moi aussi, je le fais....

Courage ma jolie...
xoxoxoxoxoox

Mia a dit…

P'tit moi; Prendre conscience que la plupart du temps, les conversations se résument à des trucs d'une bien grande banalité...Avec les gens qui nous entourent, on jase, on jase mais on fond, on ne se dis pas grand chose! Prendre conscience de cela et tenter de le corriger :)

Anonyme a dit…

Je te comprends tout à fait. Lorsque mon fils naissant était dans un coma clinique et luttait pour survivre, j'avoue que le reste du monde aurait bien pu s'écrouler, je n'en aurais jamais pris conscience. Je parlais médicament, machine médicale, effet secondaire...

Mia a dit…

Calliopé; Dur. Merci la vie, ton monde ne s'est pas écroulé :)